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Un week-end de tout repos



Ce week-end, Emma travaille. C'est donc Estéban, qui en a l'habitude maintenant, de jouer le rôle du papa au foyer. Seulement, quand sa fille lui demande comment on fait les bébés et quand est-ce qu'elle aura un petit frère ou une petite soeur, Estéban ne sait dire que la vérité, et de la façon la plus crue... Heureusement qu'il sait quand même choisir ses mots !



Mais bon, le reste de la journée n'est pas trop fatigante...
Estéban et Emma rêvent toujours d'envoyer Zia en école privée, mais ils savent que c'est trop tard pour lundi. Zia commencera donc l'école dans le public jusqu'à ce qu'ils trouvent une école qui voudra bien d'elle. Elle qui d'ailleurs repense sans arrêt à la veille, ce fameux samedi où Lionel Fleury l'a refusée, enfin plutôt "à reporter" son adhésion dans son école privée.



Sachant l'explication avec Emma inévitable, Estéban a demandé à la baby-sitter Cécile de venir garder Zia pendant qu'Emma et lui allaient dîner en ville. Il espère ne pas avoir à passer sur la machine d'Emma qu'elle expose fièrement dans l'entrée de la maison. La détection de ses mensonges risquerait de lui être fatale ! Comment lui expliquer ses subites rentrées d'argent ? Pourrait-il lui avouer qu'il braque des banques tous les soirs pour veiller à ce que sa famille ne manque de rien ?



Non, il préfère trinquer à leur réussite et à leurs promotions mutuelles !
- "Je tiens à te féliciter mon coeur pour ton nouveau poste dans le département scientifique de l'université !
- Merci Estéban, mais tu sais que ce n'est pas pour ça que nous sommes là...
- Oui, je sais... je voulais aussi t'annoncer que j'ai eu une promotion ! Je suis le bras droit du responsable financier de ma boîte ! Nous avons une commission sur les bons placements boursiers, et c'est pour ça que je ramène des sommes irrégulières à la maison.
- Hum... et c'est pour ça que tu vas en prison ?
- Euh non ça c'est à cause d'une petite erreur de jugement... mais n'en parlons plus veux-tu ?"



Estéban ne sait pas quoi faire pour apaiser les doutes d'Emma. Des baisers fougueux, des roses rouges, faire l'amour dans la voiture, et... il a failli la demander en mariage ! Il s'est retenu au dernier moment, sachant pertinemment que ça ne l'aiderait pas et que ça risquait plutôt de la faire fuir.
Emma, ses roses rouges dans les bras, ne savait que penser de son homme... Elle l'aimait énormément, mais les secrets n'étaient pas bons pour eux et elle sentait que la cour que lui avait faite son homme ce soir cachait quelque chose.



Le lundi, une fois Emma et Zia parties, Estéban se triture les méninges. Il fait le travail qu'il aime. Il se sent le robin des bois des temps modernes et non pas un vulgaire briguant. Mais si cela met en danger sa vie de couple, sa famille, et même le futur de Zia, peut-être devrait-il se calmer... Où alors monter rapidement son propre réseau pour être son propre patron et avoir des hommes à sa solde !
Enfin, pour aujourd'hui, il faut d'abord qu'il s'occupe d'appeler Céline, la nounou, pour garder Zia dès son retour d'école, parce que lui devra partir. Il a un rendez-vous très important, peut-être même crucial pour son avancement. Et Emma l'a prévenu qu'elle ne rentrerait pas avant 19h.



En plus de Céline, c'est grand-mère Sarah qui garde Zia. Zia est bien contente que sa grand-mère soit là, elle peut enfin faire mieux connaissance avec elle. Mais elle a aussi invité une camarade qu'elle s'est faite en cours aujourd'hui. Et qu'est-ce qu'elle lui raconte hum ? Ben ce que son père lui a expliqué la veille pardi ! Grand-mère Sarah ne sait pas trop comment réagir à ce qu'elle entend, mais comme elle a toujours eu des moeurs un peu légères, ce n'est pas elle qui dira qu'il faut raconter des histoires aux enfants ! Après tout, ce sont des choses naturelles non ?!



Tard le soir, Emma est de retour à la maison. Comme elle s'en doutait, tout est bien calme ici. Zia dort déjà, Estéban n'est pas là, et la nounou fait un brin de ménage avant de partir. Maïlys regrette de ne pouvoir voir son frère mais est ravie de passer un moment avec Emma qu'elle a rencontré lors de sa nomination au poste de directrice du département scientifique. Maintenant Maïlys est sous les ordres de sa belle-soeur, mais ça ne la dérange pas le moins du monde !
- "Mais dis-moi Emma, que fait donc mon frère ?
- Je ne suis pas devin, pourtant je sens qu'il ne fait pas exactement ce qu'il me dit tu sais... Et à toi, il ne te raconte rien ? Vous êtes tellement proche !
- On ne parle jamais boulot à vrai dire..."



A peine rentré, Estéban se fait agresser par Emma :
- "Bon écoute Estéban, j'en peux plus, il faut que tu passes sur mon détecteur de mensonges !
- Hein ? Quoi ?! Comme ça ?!
- Oui, j'en ai marre de ton baratin, va t'assoir là-dessus. Allez ! HOP !!
- Ok, ok... j'y vais..."



- " Alors Estéban, dis-moi la vérité : où travailles-tu ?
- Ben... je travaille un peu n'importe où... là où je dois aller...
- Ok, tu le prends comme ça ! Qu'est-ce que tu fais... là où tu dois aller ?
- Je visite...
- Tu visites... Donc tu n'es pas agent en bourse ?...
- Non...
- Donc tu m'as menti ?
- Oui...



Estéban a survécu à l'interrogatoire de sa compagne. Trop fatiguée pour aller plus loin dans les questions, Emma est allée se coucher sans lui adresser un mot de plus. De même le lendemain, elle est partie bosser sans même lui dire "bonjour". De même les jours suivant...
Mauvaise période, pour Estéban... En plus de la colère d'Emma, son rendez-vous de ce jour-là s'était mal passé. Il est passé pour un débutant, il n'avait pas la "tête de l'emploi". Estéban a donc changé de style. Paraître plus mur, moins gamin. Plus pro.



Pendant ce temps, Emma se rapproche de son ami Aldo. Leur sujet de conversation principal est bien entendu Estéban. Aldo lui a clairement énoncé ses soupçons ce qui a confirmé les idées que se faisaient Emma.
- "Il risque la prison... pour combien ? 18 ? 20 ans ? Suffisamment pour ne pas voir grandir Zia. Que puis-je faire Aldo ?
- Je ne veux pas te mentir. Tu n'as pas trente six mille solutions : soit tu l'acceptes et tu vis avec, soit tu le quittes. Maintenant qu'il a intégré le milieu de la pègre, rien ne pourra vraiment l'en sortir, sauf peut-être s'il disparaît du pays."



Emma n'arrive pas à prendre de décision. Elle se plonge dans son travail de recherche. Elle s'est fait installer du matériel à la maison, dans un abri au fond du jardin. Au moins elle ne pense à rien d'autre qu'aux médicaments qu'elle élabore.
Elle ne délaisse pas pour autant Zia qu'elle aide régulièrement à faire ses devoirs. La petite s'est mise à la peinture et se débrouille plutôt bien. Malgré les nombreuses invitations, Lionel Fleury ne vient plus les voir pour l'admission de Zia en école privée, même s'il fait croire qu'il accepte l'invitation. Il trouve toujours une excuse au dernier moment pour ne pas venir.



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